Qu'est ce que le vaginisme ?

Le vaginisme est un trouble sexuel féminin qui désigne une peur phobique de la pénétration. Il se manifeste le plus souvent par une attitude défensive, une gestuelle de recul et de fermeture des cuisses, mais surtout par des contractions involontaires répétées, persistantes et totalement incontrôlables des muscles entourant le vagin. La femme atteinte de vaginisme se sent alors comme verrouillée de l’intérieur et la tentative de coït est vécue comme si le partenaire butait contre "un mur".

Différentes formes de vaginisme

♦ Vaginisme primaire : Survient depuis la toute première tentative de coït.

♦ Vaginisme secondaire : Apparaît du jour au lendemain, après une vie sexuelle sans problème lié à la pénétration.

♦ Vaginisme global : Se produit dans toutes les situations, quel que soit le partenaire et à chaque tentative de pénétration (pénis, doigt, tampon, spéculum, etc.).

♦ Vaginisme partiel : Intervient dans certaines situations uniquement, par exemple avec un partenaire et pas avec un autre, lors de rapports sexuels, mais pas avec des tampons ni pendant les examens gynécologiques, etc.

Causes multiples

La source du vaginisme se trouve bien souvent dans une éducation sexuelle et affective inexistante ou fréquemment associée à des sentiments de culpabilité et de peur, avec de forts interdits. En général, les femmes touchées par ce problème se représentent un vagin trop petit ou pensent avoir un hymen "épais" qui obstrue complètement l'orifice vaginal. Il est plutôt rare de découvrir que l'origine du vaginisme remonte à une agression, mais il arrive parfois qu'un traumatisme psycho-sexuel en soit effectivement la cause, comme si le corps gardait en mémoire une intrusion forcée. La crainte d'une MST, la peur de tomber enceinte (parfois à la suite d'une IVG) ou une tendance homosexuelle latente, peuvent également expliquer la phobie ou du moins, le rejet de la pénétration vaginale. Il arrive aussi qu'un vaginisme s'installe après une dyspareunie (pénétration possible mais douloureuse).

Cercle vicieux

Bien que les facteurs déclenchants soient extrêmement multiples, la plupart du temps, la femme souffrant de vaginisme ne retrouvera pas la cause exacte de son problème. Parfois, la simple mémoire d'une douleur peut provoquer la fermeture involontaire du vagin et s'auto-entretenir par la suite. Il arrive que trouver les causes de ce problème puisse aider certaines femmes à le dépasser, mais comprendre l'origine exacte du vaginisme ne le résout pas systématiquement. Ainsi, même si les causes ont disparu, il se peut que le problème persiste et devienne peu à peu une réponse conditionnée, un processus presque mécanique de cause à effet. Plus les tentatives de pénétration se répètent et aboutissent à des échecs, plus la peur augmente. L'anticipation de la douleur engendrera alors une tension musculaire, installant le couple dans un véritable cercle vicieux.

Options thérapeutiques

Quelle que soit sa durée, le vaginisme n'est pas une fatalité et il se guérit très bien à la seule condition d'entreprendre un travail régulier pour enrayer ce problème. Plus tôt on s’en occupe moins les réflexes de fermeture seront ancrés et plus vite, ils seront remplacés par des réflexes de conditionnements positifs. Les dilatateurs vaginaux de tailles graduées peuvent y aider. Ils permettent d'apprivoiser la peur, d'élargir peu à peu symboliquement les "murs" du vagin et de mieux se projeter vers l'ouverture.